"Paris brûle", se réjouit Steve Bannon devant Marine Le Pen

https://www.huffingtonpost.fr/2018/12/08/paris-brule-se-rejouit-steve-bannon-devant-marine-le-pen_a_23612884/?ncid=fcbklnkfrhpmg00000001&utm_campaign=share_twitter&fbclid=IwAR1ZtlKt1C0eZTWuajCY_YTufiD8aZ-yGBKsO6etiFLt0OJyTEJwIMBHd2c

Marine Le Pen et Steve Bannon participaient tous deux à Bruxelles à une réunion contre l'immigration, organisée par le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang. POLITIQUE - Cela fait des mois qu'il s'agite, aux quatre coins de l'Europe. Depuis qu'il n'est plus conseiller de Donald Trump, Steve Bannon parcourt le Vieux continent, multipliant les rendez-vous avec les leaders nationalistes et populistes, disséminant ses idées, enchaînant les prises de parole, ralliant des personnalités du monde entier au "Mouvement", l'organisation internationale qu'il a fondée en vue des élections européennes de mai 2019.

Ce samedi 8 décembre, c'est à Bruxelles qu'il s'exprimait. Comme Marine Le Pen. L'ancien président du média réactionnaire Beibart et la présidente du Rassemblement national avaient été invités par Tom Van Grieken, le patron de Vlaams Belang, un parti belge d'extrême droite qui milite pour l'indépendance de la Flandres. Le nom d'utilisateur pour se connecter au WiFi lors de l'événement? "Immigration", comme l'a rapporté une journaliste belge.

Et alors que la grogne des gilets jaunes mobilisait des dizaines de milliers de Français pour le quatrième weekend consécutif, Steve Bannon s'est réjoui ainsi: "Paris brûle, Londres est en crise, et le pacte de Marrakech sur les migrations est mort avant même d'avoir été signé."

Steve Bannon et Marine Le Pen sont sur la même ligne et vont coopérer

L'ancien conseiller de Donald Trump et architecte de sa stratégie de communication durant la campagne a ainsi salué la mobilisation dans l'Hexagone. "Dans les petits villages, les zones rurales de France et les rues de Paris, les 'gilets jaunes' (en français dans le texte), les 'déplorables' de France, exactement les mêmes gens que ceux qui ont élu Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016, les mêmes gens que ceux qui ont voté pour le Brexit...", pour lui, les gilets jaunes "veulent reprendre le contrôle de leur pays, il veulent croire en l'État-nation."

Et Steve Bannon de remercier Marine Le Pen pour une phrase de son discours: "C'est elle qui l'a le mieux dit: la politique aujourd'hui, ce n'est plus la gauche et la droite. Ce n'est plus les conservateurs contre les progressistes. Ce n'est plus les progressistes contre les réactionnaires. C'est entre ceux qui voient l'État-nation comme un obstacle devant être dépassé, et ceux qui le voient comme un joyau à préserver et à protéger. Et ce conflit se joue à l'échelle mondiale."

Marine Le Pen compare le pacte de Marrakech à un pacte "avec le Diable"

Mais Marine Le Pen, elle, a soigneusement évité le dossier des gilets jaunes dans sa prise de parole. Elle a évoqué sa volonté de travailler avec Steve Bannon en vue des élections européennes et a d'ailleurs affirmé que les populistes pouvaient remporter la majorité lors de ce scrutin.

Dans son discours, la présidente du Rassemblement national a préféré cibler le pacte de Marrakech, cet accord international non-contraignant qui vise à améliorer la coopération des États vis-à-vis des migrants, et qui a été ces derniers jours la cible de très nombreuses intox en provenance de l'extrême droite. Marine Le Pen elle-même a d'ailleurs clamé durant son discours à Bruxelles que cet accord allait "vendre la France à l'ONU" et qu'il visait à "instituer une dictature immigrationniste". Elle a même parlé d'un "pacte avec le Diable".

"Jamais nos idées n'ont autant progressé, comme en témoignent les résultats électoraux dans le monde entier. Le vent de l'Histoire gonfle nos voiles!", s'est-elle enthousiasmée dans le parlement de Flandres, où se déroulait la réunion. "Il y a urgence à gagner, en Belgique, en France, comme dans toute l'Europe. Vivent les peuples, vive la Flandre, vive la France!", a-t-elle conclu.